VISION - des films...
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Les données clés
Blade Runner est un film américain de science-fiction, sorti en 1982 et réalisé par Ridley Scott. Son scénario
est inspiré du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (Do Androids Dream of Electric Sheep ?)
écrit en 1966 par Philip K. Dick, à qui le film est dédié.
Après de multiples controverses et critiques à sa sortie (en particulier aux États-Unis), il est rapidement
devenu un film culte, exerçant une énorme influence sur le cinéma de cette époque. En 1993, Blade Runner
est sélectionné par la National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès américain pour être conservé comme
étant « culturellement, historiquement ou esthétiquement important ». En 2007, l'American Film Institute le
classe comme le 97e plus grand film américain de tous les temps dans une liste de cent films sélectionnés sur
100 ans.
Sept versions du film ont été montées pour les différents marchés en raison de changements controversés
effectués par les producteurs du film. Le Director's cut (1992) et le Final cut (2007) sont les principales.
Il constitue l'une des premières références filmiques du mouvement cyberpunk, avant Ghost in the Shell (1995)
et Matrix (1999) notamment.
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Los Angeles en novembre 2019
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Une ville opressante et une pollution brumeuse
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Fiche technique
- Titre français et original : Blade Runner
- Réalisation : Ridley Scott
- Scénario : David Webb Peoples et Hampton Fancher, d'après le roman de Philip K. Dick
- Production : Michael Deeley
- Producteurs exécutifs : Hampton Fancher et Brian Kelly
- Société de production : The Ladd Company, Warner Bros.
- Société de distribution : Warner Bros.
- Musique : Vangelis
- Photographie : Jordan Cronenweth
- Montage : Marsha Nakashima et Terry Rawlings
- Décors : Lawrence G. Paull
- Costumes : Michael Kaplan et Charles Knode
- Maquillage : John Chambers et Marvin Westmore
- Design : Syd Mead
- Pays d'origine : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format :/b> Couleur Technicolor - Panavision - 35 mm - 2,35:1 - son Dolby SR et six pistes pour les copies gonflées au format 70 mm
- Budget : 28 000 000 dollars3
- Genre : Science-fiction
- Durée : Director's cut : 117 minutes
- Classification : Interdit aux moins de douze ans en France
- Dates de sortie :
- États-Unis : 25 juin 1982 -
France : 15 septembre 1982
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Synopsis
L'histoire se déroule en 2019, en novembre, à Los Angeles où il pleut sans arrêt et où la quasi-totalité
de la faune a disparu. La population est très fortement encouragée à l'exil vers les « mondes extérieurs »
(sous-entendu d'autres planètes) qui sont en cours de colonisation. Si les animaux sont artificiels, ce
sont des androïdes, appelés « réplicants » et plus ou moins considérés comme des esclaves modernes, qui
sont utilisés pour les travaux pénibles ou dangereux, dans les forces armées ou comme objets de plaisirs.
Les réplicants sont fabriqués par la seule Tyrell Corporation, firme très riche, puissante et influente,
dont le siège est installé dans la haute tour massive qui domine la ville. Ils sont créés à partir de
l'ADN humain et ne sont ni des clones, ni des robots. Après une révolte sanglante et inexpliquée des
réplicants dans une colonie, ils sont interdits sur Terre. Toutefois, certains réussissent à s'enfuir en
détournant un vaisseau dont ils massacrent l'équipage et les passagers et regagnent la Terre pour essayer
de retrouver leur créateur (Eldon Tyrell lui-même) et l'obliger à rectifier leur caractère génétique qui
limite leur vie à une durée de quatre ans.
Les unités policières spéciales Blade Runner interviennent pour faire respecter la loi aux contrevenants
androïdes. Ils ont donc l'autorisation de tuer n'importe quel réplicant en situation irrégulière. On appelle
cela un « retrait ».
Toutefois, les androïdes les plus modernes sont tellement évolués qu'il est difficile de les identifier.
Les Blade Runners doivent alors enquêter longuement afin d'avoir la certitude qu'il s'agit bien d'un
androïde avant de le « retirer ».
Le film s'attache à montrer subtilement que les chasseurs de réplicants n'éprouvent pas beaucoup plus
d'empathie que les réplicants eux-mêmes. Mais cet aspect des choses n'est pas perçu tout de suite par le
héros.
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Harrison Ford dans le rôle de Rick Deckard
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Rachel, une réplicante haut de gamme
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Rutger Hauer: réplicant Nexus 6
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Pris : Réplicante très particulière
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J.F Sébastien le joueur d'échec
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Distribution
- Harrison Ford (VF: Richard Darbois) : Rick Deckard
- Rutger Hauer (VF: Hervé Bellon) : Roy Battynote.
- Sean Young (VF: Séverine Morisot) : Rachel
- Edward James Olmos (VF: Marc François) : Gaff
- M. Emmet Walsh (VF: Claude Joseph) : Bryant
- Daryl Hannah (VF: Elisabeth Wiener) : Pris
- William Sanderson (VF: Jean-Pierre Leroux) : J.-F. Sebastian
- Brion James (VF: Marc De Georgi) : Leon
- Joe Turkel (VF: Jacques Thébault) : Eldon Tyrell
- Joanna Cassidy (VF: Yolande Folliot) : Zhora
- Morgan Paull (VF: Jean Roche) : Holden
- Hy Pyke (VF: Georges Atlas) : Taffey Lewis
- James Hong : Hannibal Chew
- Kevin Thompson : Bear
- John E. Allen Kaiser
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Un Amiga dans sa version grand public 1982/2019
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L'ancètre de Photoshop
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"Regardez comme elle prend du plaisir avec son serpent"
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Un réplicant très en colère
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HISTORIQUE
Martin Scorsese est intéressé pendant un temps par le projet, mais il ne le financera jamais.
Le film est modifié de nombreuses fois, chaque version étant appelée « cut ». Le director's cut est sorti
en 1992. Dans le final cut, diffusé en 2007, on note la présence de l'actrice Joanna Cassidy qui apparaissait
dans la première version. Les principales améliorations du film à travers le final cut sont par exemple
le montage remodelé ou la suppression des voix off, parfois sujettes à polémique car jugées incompatibles
avec l'ambiance noire omniprésente de Blade Runner. Le final cut est surtout inspiré de la toute première
version, tout en gardant la majeure partie du scénario du director's cut.
Ridley Scott s'exprime en 1993, peu après la sortie du director's cut, au sujet de la gestion des limites
futuristes de son film :
« Une partie de l'action de Blade runner se déroule dans les bas-quartiers d'une mégalopole qui pourrait
être un mélange de Chicago et New-York, si ces deux villes venaient à fusionner. Le film est un thriller
futuriste. Nous espérions avoir créé un décor totalement crédible et réaliste, bien qu'il soit également
riche, exotique et bariolé. Nous avons commencé par dessiner des voitures aérodynamiques et étincelantes,
mais elles nous ont semblé trop futuristes et nous sommes repartis dans une autre voie pour ne pas détruire
cette sensation de familiarité. »
Inspiration et réalisation
Costumes utilisés pour le film et exposés au Science Fiction Museum and Hall of Fame de Seattle.
L'atmosphère particulière est entre autres inspirée de travaux du « futurologue » Syd Mead et de Moebius
lorsqu'il publiait dans Métal hurlant (notamment les dessins qu'il a réalisés pour la bande dessinée
The Long Tomorrow de Dan O'Bannon). Le film noir et la science-fiction fusionnent dans l'atmosphère futuriste
baignée dans la musique de Vangelis, malgré quelques exagérations du réalisateur que les critiques n'hésiteront
pas à souligner.
Avant Blade Runner, Ridley Scott et Moebius avaient collaboré sur Alien - Le huitième passager.
Scott aurait souhaité voir Moebius travailler aussi sur ce film, mais comme il était sous contrat ailleurs, cela ne put se
faire. Néanmoins, bien qu'il n'ait pas été impliqué directement, son œuvre a certainement servi de référence
lors de la production.
Est à souligner aussi la présence dans l'équipe technique de Douglas Trumbull, le maître des effets spéciaux
d'Hollywood, qui fut à l'origine des effets de 2001, l'Odyssée de l'espace ou de Rencontres du troisième type.
Ridley Scott, qui connaissait Trumbull depuis des années sans jamais avoir eu l'occasion de travailler avec,
lui confia immédiatement l'élaboration des nombreux effets visuels du film, des miniatures pour le survol
fictif du paysage industriel et de la pyramide de la Tyrell Corporation au début du film (décor justement
surnommé « L'enfer de Ridley »), à la reproduction grandeur nature du cockpit des vaisseaux sillonnant la
ville. Il reçut, en 1983, le Special Achievement Award pour la réalisation des effets spéciaux de Blade Runner.
La scène de l’acrobatique attaque de Deckard par Pris est très similaire à celle que subit James Bond (Sean Connery)
de la part de Bambi dans le film Les diamants sont éternels de 1971.
Le film est influencé par Metropolis de Fritz Lang, 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick et Shanghai
Gesture de Josef von Sternberg. Il s'attache à montrer les femmes, ces « machines organiques terrifiantes, athlétiques
et belles », comme aucun film ne l'a encore fait.
La réalisation est très marquée par l'importance que Ridley Scott accorde à l'image. En effet, passionné de bandes
dessinées et réalisateur de films publicitaires, il s'appliqua à représenter une vision du futur par les effets
visuels, rejoignant ainsi une génération de réalisateurs pour qui l'image est au centre du film. Une des
caractéristiques majeures du film est qu'il semble être un « hybride » de science-fiction et du genre néo-noir,
genres apparemment contradictoires mais qui firent son succès.
Selon Ridley Scott, Blade Runner était comme une bande dessinée :
« Je voyais en Deckard une sorte d'Humphrey Bogart. Enfin, tout ça vient sans doute du fait qu'à l'origine j'avais
considéré le film comme une sorte de bande dessinée. C'était mon « euréka » ! Quand j'ai lu le scénario, j'ai
senti aussitôt que je savais comment le faire. C'était l'une des énergies qui m'ont fait m'y attaquer : je pensais
que nous en ferions très certainement une sorte de bande dessinée. »
Il eut du mal à s'acclimater aux studios d'Hollywood (c'était le premier film qu'il y réalisait) à cause de la
hiérarchie et de l'organisation presque luxueuse omniprésente :
« Je crois que la mise en scène, telle que je l'ai pratiquée jusqu'à présent, m'a donné plus de liberté que je
n'en ai obtenu à Hollywood. J'ai donc dû apprendre à construire un film selon de nouvelles règles. A la base,
par exemple, je suis opérateur, mais je ne pouvais pas exercer mes talents ici ; alors il a bien fallu que je me
contente d'obtenir des images par l'intermédiaire de chefs opérateurs, qui étaient très bons. Ça s'est bien passé,
mais c'était entièrement nouveau pour moi. »
« J'ai adoré les studios de Burbank, que je trouve formidables. »
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Des invités encombrants dont les heures sont comptées
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Roy, un bon joueur d'échec
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J.F Sébastien (William Sanderson)
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Technologie futuriste
Pour évoquer techniquement le futur de 2019, Scott s'est inspiré, pour les véhicules, d'un "spinner" et, pour
le détecteur, du polygraphe.
Des voitures volantes apparaissent dans le film. Un spinner peut rouler comme un véhicule terrestre et décoller
aussi bien verticalement qu'horizontalement. Ils sont largement utilisés par la police pour patrouiller et
surveiller la population. Un spinner est en exposition permanente au musée de la science-fiction à Seattle.
La machine Voight-Kampff est un polygraphe utilisé par les Blade Runners pour détecter les réactions physiologiques
éventuelles qui prouveraient qu'un individu est un réplicant. Plusieurs symptômes sont surveillés : les variations
de respiration et cardiaque, la dilatation de la pupille (signe primordial puisque l'œil est le centre coordinateur
de la pensée des réplicants), le dégagement de phéromones ou simplement un rougissement non voulu.
Lieux de tournage à Los Angeles
- L'intérieur du Bradbury Building, le décor de l'appartement de J. F. Sebastian.
- C'est l'Union Station qui est utilisée comme décor pour le quartier général de la police.
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Eldon Tyrell - Président de la Tyrell Corporation
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Roy sous une pluie matinale
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Rick s'interroge sur son sort
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La décision de Rick
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